Par Raymond Viger
Dossier Éducation
Malgré le froid et la neige, je me dirige vers une yourte en pleine forêt de Lanaudière. La yourte est une habitation traditionnelle des familles nomades de Mongolie. Elle est décorée avec des motifs très colorés et symboliques pour la culture mongole.
Je m’étais habillé chaudement. J’étais convaincu que nous aurions froid dans cette habitation. Surprise. J’apprends que même avec des températures extérieures de -40o, avec le petit poêle et l’isolation particulière de cette habitation, il fait facilement 25o à l’intérieur !
Avec la vingtaine de jeunes qui nous attendaient, nous avons fait une belle rencontre sur la préparation de livres, de magazines, de calendriers… à partir de leurs poèmes, illustrations, photos…
Autre appréhension, j’ai toujours travaillé avec des jeunes dont les parents sont absents de leur vie et de leur cheminement. Ici, je peux m’investir avec des jeunes de 2 à 10 ans dont les parents sont très impliqués. Suis-je capable d’avoir toute leur attention pendant la rencontre ?
Créatif et attentif
L’ouverture des jeunes à écouter mais surtout à participer aura permis une très belle rencontre pendant trois heures. Je suis convaincu que plusieurs enseignants dans des écoles conventionnelles seraient jaloux d’une telle performance. On m’avait déjà avisé dans une école primaire que je ne réussirais pas à garder l’intérêt et l’attention des jeunes plus de 30 minutes. Nous nous sommes investis tout l’avant-midi car les jeunes n’ont pas voulu aller à la récréation. Il a quasiment fallu m’attacher sur une chaise pour permettre aux enfants d’arrêter pour dîner.
Dans ce genre d’expérience, Danielle et moi n’avons aucune attente. On présente des possibilités, des opportunités et le groupe choisit le chemin créatif qui le stimule. Nous avons rencontré des participants aussi branchés et intéressés que Danielle et moi. La créativité démarre sur les chapeaux de roue et on voit plein de possibilités.
Plusieurs jeunes ont lu leurs poèmes. D’autres ont montré des cartes fabriquées à partir de photos qu’ils avaient prises. Tom S. m’en a offert un parlant de son lapin et je suis reparti avec son poème en poche.
Le processus de création des jeunes est déjà amorcé et bien en place.
Autres textes sur l’Éducation
- La maman d’Arborescence
- Centre d’apprentissage libre en forêt Arborescence
- Apprendre autrement: Les origines
- Apprendre autrement
